Un bilan neuropsychologique est une évaluation exhaustive des fonctions cognitives qui permet d'identifier les forces et les faiblesses d'un individu, et ce, à l'aide de tâches et tests psychométriques standardisées et normalisées. Une connaissance détaillée des forces et des faiblesses cognitives d'une personne peut dans certains cas aider à confirmer ou clarifier le diagnostic ou le profil afin de mieux comprendre certaines difficultés de fonctionnement.
Toutefois, il est à noter que dans la grande majorité des cas, le bilan neuropsychologique complet n'est pas nécessaire au diagnostic de TDAH.Il est toutefois utilisé pour l'élaboration de recommandations plus personnalisées.Il peut aussi aider à l'élaboration du plan de traitement psychothérapeutique et à l'identification de stratégies compensatoires dans le cadre d'un coaching psychologique.
Notre service de bilan neuropsychologique est offert chez les adultes.
- Aux personnes qui ont déjà été évaluées, à notre clinique ou ailleurs, qui ont reçu ou non le diagnostic de TDAH et qui souhaitent en savoir plus sur leurs habiletés cognitives ou mieux comprendre certaines difficultés qui perdurent dans leur fonctionnement.
- Aux personnes qui n’ont jamais été évaluées pour le TDAH, mais qui veulent clarifier et quantifier certaines difficultés cognitives ou qui veulent connaître leur profil de forces et de faiblesses cognitives.
Le bilan neuropsychologique que notre clinique propose comprend une évaluation variant de 4 heures à 6 heures, effectuée en deux ou trois rencontres, au besoin. Divers tests psychométriques sont administrés au cours de l’évaluation afin de mesurer vos forces et vos faiblesses pour diverses fonctions cognitives telles que l’attention, la mémoire, la planification, la résolution de problèmes, l'organisation, le langage, les habiletés visuospatiales et motrices, etc. Après les rencontres d’évaluation, les tests sont corrigés et interprétés et un rapport d’évaluation détaillé est rédigé par un neuropsychologue. Une entrevue d’explication des résultats et de remise du rapport de 60 minutes complète la démarche d’évaluation des forces et faiblesses cognitives.
Pour mieux comprendre ce que sont les fonctions cognitives
Il s'agit de l'ensemble des capacités de notre cerveau qui nous permettent de fonctionner au quotidien. Elles se regroupent comme elles se développent, c'est-à-dire des fonctions de base (ou de plus bas niveau comme entendre, voir, toucher, etc.) vers les fonctions mentales supérieures (ou de plus haut niveau comme réfléchir, raisonner, etc.). Une fonction de plus haut niveau est toujours dépendante d'une ou de plusieurs fonctions de plus bas niveau. Par exemple, pour lire un problème de mathématiques afin de le comprendre, puis y réfléchir pour le résoudre, il faut d'abord bien voir et bien percevoir les éléments du problème dans l'espace de la feuille.
- Les fonctions intellectuelles (c.-à-d. l'aptitude intellectuelle ou l'intelligence), des plus globales aux plus spécifiques, qui sont mesurées en regard de l'âge chronologique de la personne à l'aide d'échelles d'intelligences dans lesquelles on distingue généralement deux grandes composantes : 1) la compréhension verbale (c.-à-d. l'aptitude à accéder aux connaissances acquises et à les appliquer en ce qui a trait aux mots pour comprendre et former des concepts verbaux ou utiliser le raisonnement verbal par exemple) et 2) le raisonnement fluide ou perceptif (c.-à.d. l'aptitude à utiliser le raisonnement logique, quantitatif et inductif à partir de matériel visuel, abstrait ou conceptuel).
- Les fonctions attentionnelles (l'attention) c'est-à-dire la capacité à être alerte à notre environnement ainsi que 1) l'attention sélective (c.-à-d. la capacité à sélectionner les informations pertinentes en éliminant les distracteurs) et 2) l'attention soutenue (c.-à-d. la capacité à faire quelque chose durant une longue période de temps), et ce, en modalité sensorielle auditive ou visuelle.
- Les fonctions mnésiques (la mémoire) qui incluent 1) la mémoire sémantique (c.-à-d. les connaissances acquises comme le vocabulaire ou les connaissances générales) et 2) la mémoire procédurale (c.-à-d. les savoirs-faires qui ont été automatisés comme faire du vélo ou conduire). La mémoire fonctionne au travers les processus A) d'encodage (comment le cerveau enregistre l'information), B) de consolidation (comment le cerveau emmagasine et conserve l'information qui a été encodée) et C) de récupération (comment le cerveau va rechercher et rappeler l'information qui a été encodée, puis consolidée).
- Les fonctions exécutives qui administrent, gèrent, supervisent et coordonnent toutes les autres fonctions cognitives comme l'attention, le langage, les gestes, la mémoire, etc. Elles nous permettent de nous adapter, d'apprendre de nous mettre en action et d'exécuter l'ensemble de nos activités orientées vers un but avec rapidité et efficacité. Les fonctions exécutives incluent la mise en action, la planification et organisation, la flexibilité, le contrôle et l'inhibition ainsi que le jugement et l'autocritique. Ce sont ces fonctions qui nous permettent également de faire partager notre attention pour exécuter plusieurs tâches simultanément.
- La mémoire de travail est l'interface conscient entre l'attention et la mémoire, donc est intimement liée aux fonctions exécutives. Elle permet de conserver l'information reçue (p.ex. en modalité sensorielle auditive ou visuelle) durant quelques secondes, dans le moment présent, pour la traiter et la manipuler afin de nous adapter à notre environnement. On utilise par exemple la mémoire de travail quand on effectue un calcul mental ou qu'on tente de retenir un numéro de téléphone.
- La vitesse de traitement de l'information concerne la rapidité avec la laquelle le cerveau traite et manipule l'information qu'il reçoit, notamment pour prendre une décision ou lancer une opération mentale.
- Les fonctions langagières (le langage ou la phasie) qui comportent un 1) volet réceptif (c.-à-d. notre compréhension des mots, du discours) et un 2) volet expressif (c.-à-d. notre capacité à nous exprimer avec des mots), et ce, tant pour le langage oral (c.-à-d. comprendre et s'exprimer) que pour le langage écrit (c.-à-d. la lecture et l'écriture).
- Les fonctions motrices (les mouvements, les gestes ou les praxies), c'est-à-dire la capacité à exécuter des mouvements, des plus petits gestes fins (p.ex. écrire, dessiner, bouger ses yeux) aux mouvements plus globaux (p.ex. marcher, sauter). Les fonctions motrices incluent aussi la capacité à construire un objet ou une figure dessinée ainsi qu'à exécuter des séquences bien coordonnées et bien planifiées de gestes, et ce, de manière volontaire ou non.
- Les fonctions visuospatiales, c'est-à-dire la capacité à percevoir les objets et la position de notre corps dans l'espace qui nous entoure. Ces fonctions permettent notamment de bien se positionner dans l'espace d'une feuille quand on lit ou qu'on écrit. Les capacités visuospatiales sont également nécessaires pour pouvoir ensuite intégrer ces perceptions à nos mouvements afin de poser des gestes fins ou globaux qui sont précis et rapides.